mercredi 12 août 2009

Tchac !

Dessaqué du lit à 10h00,aujourd'hui je pars visiter l'appartement que m'a octroyé le service social de ma Direction, destination Paris, XVIIIème arrondissement. Je déjeune, je pense qu'il faudra se dépêcher, horaire du train:12h49. Zut, je tombe sur la feuille d'inscription au concours d'inspecteur des Impôts, limite le 12 Août, ce jour (Si "inclus", je n'ai pas vérifié)...je la remplis, trouve une enveloppe et me promet de passer l'affranchir et la poster avant de me rendre à la gare . Préparation de sac, je rassemble quelques affaires à poser dans ma future demeure. Ah oui des papiers sont réclamés par le concierge, Attestation d'assurance, ok, Carte d'identité, ok, R.I.B., en voila un. Il exige aussi une photo d'identité, je la cherche une 1/2 heure, ouf je trouve. La dernière fiche de paie, idem, un moment introuvable, je met la main dessus...Presque 11h15, je file dans la salle de bain : Rasage-lavage de dent-oreilles-douches-habillages...

11h40...Je sors...aie...besoins d'un chéque de caution or plus aucun chèque, j'appelle ma banque super mon nouveau chèquier m'attend là-bas...allez hop à la banque ...Raaahh zut achat de sandwich pour bouffer dans le train prévu, vous ne croyez tout de même pas que je vais manger un sandwich à 8€ à Paname, voila...puis go affranchissement de l'enveloppe, postage, puis road to banque à l'opposé ah ben ça ouvre jusque 12h30 formidable voila mon chéquier...

12h40 à la Gare billet composté 12h49 Filons à 200-300 km/h vers la Capitale du pays du fromage et des collabos.

J'attaque Michel Onfray "Traité d'Athéologie" dans le TGV. Evitons la mesquinerie, des réflexions extrémement intéressantes, mais alors quand vous venez juste de lire "Sur la Religion" de Schopenhauer nom des dieux y'a du pompage haut la main dans le bouquin!

Arrivée 13h38...Gare du Nord...hop direction foyer de fonctionnaire à 1km30 de là selon "google earth", les parisiens marchent lentement tiens, poussez-vous tas de cons, des Pakistanais des Blacks des Pakistanais des Blacks des Pakistanais des Blacks...tiens un blanc...des Pakistanais des Blacks...Paname quoi..



Le foyer se trouve à l'endroit prévu, génial, rendez-vous à 16h alors je remonte à la Gare boire un coca dans un kebab. Retour au foyer le concierge me reçoit, je lui fournis tous les papiers requis, lui signe un chèque de 720 € caution et loyer de 2 semaines compris dedans. L'appartement s'avère aux normes, moderne, neuf, 35 m² meublé, 485 €/mois génial "Ah mais ça dans le privé vous l'aurez à 1000 €/mois", monde de merde. Je devrais trouver un appartement dans un an maximum...


Puis retour au premier train vers Arras...Missions accomplies 100%...


Prise de conscience. L'Ecole du Trésor, ses horaires et ses fêtes, elle constituait l'antichambre de ce dans quoi je vais rentrer, cette fois-ci à vie...le monde du travail. Dans quelques jours ce mode de vie chômage-p'tits boulots-école de fonctionnaire s'achévera par un aller retour journalier vers un bureau qui m'emprisonnera 36h/semaine. 36 heures, les plus belles, fini les après midis lecture, les soirées tardives au bar en pleine semaine, un supérieur hiérarchique pointe le bout de son groin, sympathique ou méchant, des collègues aux discussions creuses, des contribuables fachés, un salaire lamentable à mon goût ("Ah mais c'est bien en début de carrière" pfff...), des transports en commun plein de Parisiens aussi désagréables (et le mot est faible) que ceux que j'ai pu cotoyer cette journée...

Je suis le condamné qui attend depuis trop longtemps ses bourreaux au fond de sa cellule, ils viendront à l'aube comme pour les autres, et me proposeront un verre de rhum et une dernière cigarette alors que je ne fume pas, je boirai le verre. Ils me diront d'être courageux, me ligoteront bras et jambes, me demanderont si je veux écrire à ma famille. Ils me traîneront dans une pièce au rideau noir, le gardien tirera le rideau, la guillotine se dresse devant moi, la lame brille. Je pleurerai la vie que j'haissais, alors que je pensais mourrir avec dignité, on me poussera jusqu'à la bascule, je ferme les yeux, ferme les yeux, je crierai que je veux vivre, ils ont l'habitude,..le couperet tombe...j'ouvre les yeux, je suis dans le monde du travail...la tête coupée et formatée à penser à ne pas penser, à obéir aux ordres.

Le choix ? Non ça n'existe pas le choix, c'est l'invention des riches pour faire croire aux pauvres qu'ils peuvent devenir comme eux...