mercredi 14 octobre 2009

Spirale..

Comme une spirale. Je pensais surmonter cette épreuve de plus, je me sentais fort, un roc, qui se battit jadis pour défendre bec et ongle sa survie, par lui-même, sans pleurer, en m’acoquinant avec des politiciens magouilleurs, en obtenant des diplômes clefs d’accession à des jobs d’Eté minable, mais qui alimentaient mon compte en banque, calmant ainsi une administration de l’Emploi bien décidée à me mettre à disposition de n’importe quel employeur le plus vite possible. L’image forgé d’un homme dans mon esprit au fil du temps. Un homme qui aimait la convivialité, qui avait séduit une femme puis une autre, peu de conquêtes, mais des objectifs, des objectifs politiques, le pouvoir en visu, un homme. Une fille à mon bras un jour, qui me fait comprendre qu’elle veut que ce soit sérieux, qui me fait comprendre qu’elle veut que je lui exprime mes sentiments. Mais non, un homme ne doit rien dire de ces sentiments là, seul les faibles expriment leurs sentiments. L’idée d’un homme un vrai, le modèle à atteindre, alors je la délaisse, car impitoyable, comme un homme.

Se battre se battre se battre, pour mes objectifs, je le répétais sans cesse, pour oublier ce monde de l’incertitude des sentiments qui m’horripile, un monde rassurant d’objectifs. Se battre, j’obtiens ce concours, un job à vie, lecture, accumulation d’un capital culturel. Santé également, et Sport, prendre des muscles, être fort de corps et d’esprit, un homme.

Etre envoyé loin des siens pour gagner sa vie, pour obtenir une forme d’indépendance, quoique ce mot s’avère risible, la vie, cinq mois dans une école, découverte de la solitude, un monde encore plus hypocrite, quelques moments de convivialité avec des expatriés comme moi, des déceptions sentimentales, mais y résister, continuer à se cultiver, à se politiser, à s’entretenir physiquement. Un homme qui se renforce sans cesse, sans arrêt, que chaque épreuve rend plus fort si il y survit.


Retourner parfois chez soi, voir sa mère finir par le conspuer « Tu es vraiment quelqu’un de très inintéressant au fond .», par refus d’expression de sentiments, pas d’excuses à lui fournir non plus, à personne, mon comportement aimez-le ou quittez-le, un homme, fier, fier. Toujours plus fort, toujours sans considération pour ses opposants. Compte en banque bien garni.
Puis un jour seul, terriblement seul, seul, dans un monde gris, une capitale immonde. Les objectifs s’amenuisent, l’enthousiasme s’effrite, l’age, 31 ans, un homme, qui s’aperçoit, qui s’aperçoit…qu’il n’est pas immortel, que le renforcement connaîtrait des limites…Un homme qui a oublié l’essentiel, malgré moult lectures, de philosophes, un passé affectif désordonné dû à la mort de son père pour ses 2 ans, par une mère et un beau père alcoolique, puis un autre le délaissant, seul son beau-père actuel, ex-militaire, lui sied mais trop tard car l’enfance est achevée. En larmes, en larme seul chez lui, pourtant ça ne pleure pas un homme.

Tentative désespéré de récupérer cette fille et de lui proposer une vie une vraie, évidemment ratée. Peur la nuit, troubles du sommeil, solitude, solitude extrême, idées morbides, éclat en sanglot. En larme chez le médecin, désormais seul dans son appartement il prend du Xanax et du Séropram. Plus le goût ni du sport ni de la lecture Rendez-vous avec un psy lundi.

Il a dû oublier quelque chose d’important, un truc m’a échappé c’est sûr, il faudra s'en remettre, il faudra…